Un monde sans pollution de l’air dont les besoins énergétiques seraient couverts par de l’électricité 100% renouvelable, est-ce vraiment possible ?
Sous la direction de Mark. Z Jacobson, professeur à Stanford de génie civil et environnement et directeur du Programme Energie et Atmosphère, une étude présentée dans la revue scientifique Joule affirme que 139 pays pourraient faire disparaître toute pollution atmosphérique dès 2050.
Energie tout électrique
Les chercheurs ont défini un scénario qui réduit progressivement l’impact des énergies fossiles jusqu’à arriver à 100 % d’énergie renouvelable en 2050 dans 139 pays. Les énergies étudiées sont issues du soleil, du vent et de l’eau et intègre également les progrès attendus, notamment dans les énergies marines. Les bio-carburants ont été éliminés car ils sont responsables d’émissions de carbone et polluent l’atmosphère. Le nucléaire a également été exclu à cause de ses déchets. Il faut évidemment admettre dans ce cas de figure que tous les secteurs d’activité utiliseraient uniquement l’électricité comme source d’énergie.
Les avantages
L’une des premières conséquences de l’arrêt de l’utilisation des énergies fossiles serait une baisse de 13% de la demande énergétique, car l’extraction, l’acheminement et la transformation des matières premières sont coûteuses en énergie. La seconde serait de réduire les conflits meurtriers liés aux ressources d’hydrocarbures. Sur le plan humain, 4 milliard d’individus pourraient accéder à l’électricité (à ce jour, 1 milliard d’êtres humains n’y auraient pas accès), des millions de décès liés à la pollution atmosphérique pourraient être évités et 20 millions d’emplois pérennes seraient créés par cette transition énergétique. Enfin, on pourrait échapper à une augmentation de 1,5°C de la température générale.
Le problème du stockage
Si cette étude est très enthousiaste et pousse à l’optimiste, Mark Z Jacobson a aussi des contradicteurs : le premier problème soulevé est le stockage de l’énergie électrique. Le nombre d’éoliennes (plus de 2 milliards) et de convertisseurs (plus de 2 milliards également) donne évidemment le tournis. Encore faudrait-il s’assurer, comme le souligne le journal actu-environnement, qu’il y ait assez de ressources sur Terre pour créer tous ces convertisseurs et éoliennes.