L’électricité marine

L’électricité marine

Une première éolienne flottante va être installée au large du Croisic, dans la Loire-Atlantique d’ici la fin de l’année, si tout se déroule comme prévu.

C’est le fruit du travail d’un consortium européen qui réunit les français Ideol, Bouygues Travaux Publics et l’École Centrale de Nantes, les allemands Frauenhofer-Iwes et l’université de Stuttgart, l’anglais RSK Group et les espagnols Zabala et Gamesa. L’objectif est d’abord de démontrer la faisabilité technique et la viabilité économique de ce concept flottant d’éolienne. Construite sur un gros bloc de béton perforé pour qu’il flotte, cette éolienne est moins gourmande en matériaux qu’une éolienne offshore classique et elle s’installe plus facilement.  Le souhait est de pouvoir créer des parcs flottants  afin d’avoir de meilleurs rendements grâce à la force et à la constance des vents, loin des côtes mais aussi de réduire les risques de recours juridiques contre l’installation des parcs sur le littoral. L’espoir est que les riverains acceptent plus facilement les éoliennes lorsqu’elles sont au large des côtes.

L’intérêt de l’éolienne flottante est de se soustraire aux contraintes des profondeurs. En effet, les éoliennes flottantes sont arrimées au plancher marin grâce à des câbles, ce qui permet d’envisager de les poser au-dessus de 250 mètres alors que les éoliennes offshores ne peuvent dépasser 40 mètres de profondeurs en France. Aussi, l’espace le plus propice pour les parcs offshores immobiles est-il la mer du nord et les littoraux.  Cette toute nouvelle éolienne de 80m de diamètre sera installée à 20 km des côtes, sur une zone qui a été négociée avec les associations de pêcheurs et la marine marchande afin de ne pas entraver les routes maritimes, utilisées aussi par les plaisanciers et les militaires. L’emplacement a également été choisi afin de respecter les courants migratoires des poissons et des oiseaux. En deux mots, les futurs parcs doivent s’intégrer sans nuire aux usages existants ou à la faune marine.

Ce démonstrateur sera raccordé pour deux ans, grâce à un câble haute-tension, et devrait alimenter entre 2000 et 2500 foyers. La France étant le pays du monde qui a la plus imposante surface maritime, l’enjeu économique est sérieux. Aussi, l’Etat et les régions sont fortement impliqués. Le site de Fos sur Mer pourrait fabriquer les flotteurs de 1 8000 t et ainsi se reconvertir industriellement parlant. La commercialisation pourrait commencer en 2020.